SIRIUS RISING
2008, laboratoire de danse, 3 X 60 min
LA CHORÉGRAPHIE DE L'IMAGE
En 2008, la chorégraphe et danseuse Julie West, qui avait incarné la conjointe du Spectre dans Le Dernier des Franco-Ontariens, me propose un projet inusité : participer à un pas de trois improvisé pour deux danseuses et une caméra.
Sa collaboratrice, la Française Mireille Feyseau a étudié sous Jean Rouch, l’un des pères du cinéma- vérité. En tant que chorégraphe et de danseuse, Feyseau a toujours été frustrée par ses expériences cinématographiques. Il lui semble que la caméra reste toujours à l’extérieur du cercle de la danse. Elle veut en faire une danseuse à part entière. Est-ce possible ? Je ne sais pas, mais je reconnais d’emblée l’enjeu narratif que cela comporte, alors je suis partant.
Depuis quelques années déjà, West et Feyseau ont développé une forme de théâtre dansé où tout l’être est sollicité, le corps autant que la voix. Dans mon rôle de « chorégraphe de l’image » en temps réel, caméra au poing, j’arpente l’aire de danse avec les deux danseuses en toute liberté et, du coup, je réapprends à regarder, à écouter, à bouger, à ressentir. C’est un travail de documentariste à l’énième puissance. Je découvre là une autre forme d’écriture cinématographique qui me nourrit et m’emballe. Il en ressort trois plans séquences de 60 minutes chacun.
