ORAISON, ORAISON

1977, séquence théâtrale, 1:06

INVRAISEMBLABLE COÏNCIDENCE

Au printemps 1976, après une première mise en scène appréciée du musical You're A Good Man, Charlie Brown, le directeur artistique de la troupe du Collège St-Michael's de l'Université de Toronto, où j'étudie, me donne carte blanche pour la prochaine saison.  À l'automne, je monte The Labyrinth, de Fernando Arrabal, et au printemps 1977, Oraison, Oraison en version française et anglaise. C'est dans le cadre de cette création théâtrale multimédia inspirée de l'oeuvre du même dramaturge espagnol que je tourne ma toute première séquence en 16mm.  Ni moi, ni mon complice, Scott Preboy, ne savons comment nous servir de la caméra, ni comment exposer la pellicule correctement.  Qu'à cela ne tienne, nous improvisons.

 

Double catastrophe.  D'abord, la pellicule est mal enfilée dans la caméra avec le résultat que l'image sautille. Ensuite, sur le posemètre, nous confondons lumière incidente et réfléchie.  Du coup, l'image est considérablement surexposée. Invraisemblable  coïncidence, ces deux effets tout à fait accidentels servent parfaitement la facture onirique de la scène que nous tournons, soit l'apparition de deux fantômes.