APOLLO
1970, home movie, 2:48
UN TOUT PREMIER FILM LONG ET HUMIDE
Un jour, à la blague, Marie Cadieux, ma bonne amie et collaboratrice de longue date, a comparé mes films à ceux des pays de l'ancien bloc soviétique : « Tes films sont longs et humides. » Depuis, l'étiquette est restée et on en rit encore.
Un enfant de la guerre froide, j'ai d'abord voulu être militaire. Puis archéologue. Mais des fouilles souterraines, je me suis vite tourné vers l'espace sidéral, ayant vécu les plus forts moments de l'exploration spatiale et de la course à la Lune. La catastrophe mortelle d'Apollo 1 m'a profondément marqué. En guise d'exorcisme, à l'aide d'un petit magnétophone à bobines reçu en cadeau, j'ai enregistré moi-même tous les articles de journal et de revue au sujet de la tragédie sur lesquels j'ai pu mettre la main. Par la suite, j'ai suivi religieusement toutes les missions, m'improvisant même un poste de commandement au sous-sol. C'est là que j'ai tourné mon tout premier film avec la ciné-caméra de mon père.